La mort cérébrale (ou mort encéphalique)
Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la rareté du don eu égard au nombre de décès, insuffisance ainsi perçue comme un manque de générosité et un égoïsme non justifiés.
S’il y a peu de dons c’est d’abord parce les circonstances permettant de les envisager sont rares. En effet si 550.000 décès ont lieu en France, en moyenne, chaque année, ce sont seulement un peu plus de 3.000, toujours en moyenne, qui pourront laisser envisager un don d’organes.
C’est donc très peu ( environ 0, 5% du nombre de décès) et il est inutile de stigmatiser la population sur son apparent manque d’attention et de générosité. Il est préférable, plus utile et efficace, de faire connaître les circonstances pouvant évoquer la possibilité de donner.
Pour pouvoir donner ses organes, il faut être en état de mort encéphalique plus communément appelée mort cérébrale. Cet état se caractérise aussi par le maintien en activité de certaines fonctions vitales, maintien qui ne peut durer que quelques heures. Ce n’est que pendant cette période qu’un don est possible car pour pouvoir être prélevé et greffé, un organe doit avoir été vascularisé et oxygéné jusqu’à son prélèvement.
La mort cérébrale peut se définir comme l’abolition totale et irréversible de la fonction du cerveau et du cortex cérébral. Cette abolition est due à une privation suffisamment longue de l’oxygénation des cellules cérébrales. Celles-ci meurent alors sans régénération possible.
Le paradoxe de cette mort est frappant car si la fonction cérébrale a définitivement été abolie, le reste de l’organisme continue à avoir une activité fonctionnelle. Ainsi le cœur continue à battre et les poumons, grâce à une aide extérieure mécanique, continuent à jouer leur rôle de centre des échanges gazeux. Le patient semble donc être dans un état de coma profond, ou de vie végétative, mais il est en réalité déjà décédé.
Le sujet a une température corporelle et une couleur de peau normales avec un rythme cardiaque parfaitement identifiable, l’action du respirateur extérieur contribuant à donner cet aspect de vie. Le cœur ayant la particularité de pouvoir fonctionner seul pendant quelques heures, il maintient en état d’oxygénation l’organisme. Au-delà de ce délai très variable, il s’arrête. C’est pendant ce délai que peut être réalisé un prélèvement.
C’est l’heure de constatation de l’état de mort cérébrale qui est l’heure légale de décès et non l’arrêt de la fonction cardiaque. C’est cette heure qui est inscrite sur le certificat de décès.
Les causes de la mort cérébrale sont, par ordre décroissant :
Quel que soit le cas, lorsque une personne est prise en charge par des services de secours et de réanimation, tout est fait pour la sauver et la réanimer en cas d’arrêt cardiaque. C’est pourquoi la respiration artificielle extérieure est mise en oeuvre sur le lieu de l’accident afin de maintenir constante l’oxygénation de l’organisme. Malheureusement, malgré ces soins de réanimation et bien que tout soit fait pour sauver le patient, certains signes cliniques apparaissent ( perte de certains réflexes ) et laissent envisager un état de mort cérébrale. Celle-ci doit être vérifiée par des examens prouvant de manière irréfutable cet état.
Deux examens sont possibles :
A l’issue de l’un de ces examens, la mort cérébrale étant constatée par des médecins réanimateurs confirmés, le certificat de décès est établi. Le défunt étant alors un donneur potentiel, le médecin en charge du sujet doit alerter le service de Coordination Hospitalière dont dépend l’hôpital.